L’AMP de Google, Accelerated Mobile Page, est en train d’être tranquillement enterré du fait des progrès fait par les sites web en matière d’expérience utilisateur et surtout de web performance. Ouh là, ça fait peut faire peur vu comme ça ! Mais en fait c’est plutôt une bonne chose voir même une très bonne chose selon nous, et on vous explique pourquoi.
Google AMP c’était avant !
Créé en 2015, Google AMP répondait à une problématique de l’époque où les pages web sur mobile étaient une catastrophe en terme de temps de chargement, ce qui dégradait l’expérience utilisateur.
Imposé par Google, notamment pour apparaitre dans les SERPs du moteur de recherche, cette technologie n’était pas standard et posait un certain nombre de problèmes déontologiques que l’on avait déjà évoqué en 2019.
Mais la situation a changé
Les éditeurs de sites web ont fait de gros progrès et désormais un page non-AMP peut avoir des performances équivalentes à une page AMP. Du coup, Google change son fusil d’épaule :
- alors qu’en 2016 seules les pages AMP pouvaient apparaître dans la version mobile de Google des articles les plus populaires dans la recherche, le fameux carrousel “À la une”,
- dès 2020 Google a permis à certains fournisseurs d’informations de passer outre cette exigence,
- et annonce qu’à partir de 2021, Google prendra en compte les signaux web essentiels autrement nommé les Core Web Vitals pour ce positionnement.
Bref, en introduisant et vulgarisant le notions d’expérience utilisateur au travers des Core Web Vitals, Google a encouragé les développeurs web à produire des pages web plus rapides à charger, rendant de facto, la technologie Google AMP has been…
Dès lors, il n’est plus obligatoire d’utiliser le format Google AMP pour que vos pages soient éligibles au carrousel “À la une”… si vos pages web respectent les recommandations en matière d’expérience utilisateur, notamment les Core Web Vitals.
La marche à suivre
Vu que Twitter a déjà décidé d’arrêter d’ouvrir les liens vers des pages AMP, inutile de vous dire que la messe semble dite. On s’oriente clairement vers un abandon de la technologie Google AMP. Mais ne le faites pas n’importe comment non plus. Deux cas se présentent à vous :
- Vous avez deux versions de vos pages :
Mesurez les performances de vos pages classiques. Assurez-vous du respect des Core Web Vitals notamment dans la search console. Et ensuite, redirigez les urls Google AMP vers celles-ci. Vous pouvez le faire en 2 temps :- Mettre en place une redirection temporaire en 302 pour ne pas dégrader le PageRank des urls AMP. Le temps de vérifier que tout se passe bien.
- Puis au bout de quelques mois, passez en 301, une redirection permanente pour transférer le PageRank à l’url définitive.
- Vous n’avez qu’une version AMP de vos pages :
Vous devez vous affranchir du balisage propre à Google AMP. C’est à dire revenir au HTML originel et notamment remplacer les<amp -img>
par de classiques<img>
.
Deux autres bonnes idées à mettre en place dans ce cas là :- Réexternalisez vos css dans un fichier .css à part pour profiter du cache.
- Hébergez les scripts AMP sur votre propre serveur pour éviter un SPOF (Single Point Of Failure).
L’avis d’artwaï sur Google AMP
Premièrement, je pense qu’il y a aussi un intérêt économique pour Google. N’oubliez pas que les pages AMP sont distribuées depuis les serveurs de Google. Stocker et distribuer l’ensemble de ces pages à l’échelle de la planète, même si on s’appelle Google, doit représenter un certain coût.
Deuxièmement, dès le départ, cette technologie était discutable et controversée, du fait de l’hébergement des contenus AMP par (et pour) Google et du caractère auto-normé faisant fi du W3C et même du WHATWG. Revenons aux sources de l’HTML comme standard universel accessible à tous, comme le défend la World Wide Web Foundation de Tim Berners Lee.
Et enfin troisièmement, pour des questions de propriété de contenu, certains avaient fait le choix d’avoir 2 versions d’une même page : la page originelle et sa version AMP. Ce qui signifie deux versions à maintenir (comme sur ce site, mais bon, je m’en vais te supprimer c’te truc là moi ça va pas trainer…).
Photo par Rajeshwar Bachu via Unsplash