Si vous utilisez encore un ordinateur pour explorer le World Wide Web, vous avez certainement consulté quelques animations réalisées en Flash. D’ailleurs, vous avez régulièrement l’alerte de mise à jour du Flash Player embarqué comme plugin dans votre navigateur préféré. Et bien, j’ai le regret de vous annoncer la fin proche de cette technologie pour la fin de l’année 2020. L’occasion pour nous de vous faire un retour sur l’ère animé du Flash Player et un focus sur son remplaçant l’HTML5.
Flash Player : un dinosaure des années 1990 !
Macromedia Flash Player
D’aussi loin que je me rappelle, je ne pense pas avoir eu un navigateur sans le plugin Flash Player. Selon Wikipedia la première version distribuée massivement, Macromedia Flash, date de juin 1997 et est conçue par feu Macromedia. Flash permet l’animation de graphiques vectoriels et d’images matricielles et l’utilisation de scripts nommés ActionScript. A l’époque, cette technologie est une des méthodes les plus populaires pour créer des animations, des publicités ou des jeux vidéo. De plus, Flash Player permet aussi le streaming de video dans une page web. Les fichiers Flash (.swf) peuvent être interprétés par le plugin Flash du navigateur, ou directement dans le lecteur Flash Player.
Adobe Flash Player
En 2005, Adobe Systems rachète Macromedia. Macromedia Flash devient Adobe Flash.
Adobe a déclaré en 2013 que plus de 400 millions de postes de travail connectés sur plus d’un milliard de postes de travail se mettent à jour vers la nouvelle version de Flash Player dans les six semaines suivant sa sortie. Google Chrome, Internet Explorer 11 sous Windows 8 et versions ultérieures, et Microsoft Edge embarque dans leur installation un plug-in Adobe Flash.
Flash must die
A partir de 2010, Flash Player est la cible de plus en plus de critiques pour :
- ses performances,
- sa consommation de batterie sur les appareils mobiles,
- le nombre de failles de sécurité découvertes dans le logiciel
- et sa nature plate-forme fermée.
Steve Jobs, cofondateur d’Apple, s’est montré très critique à l’égard de Flash Player, ayant publié une lettre ouverte détaillant le raisonnement d’Apple pour bannir Flash du système iOS.
HTML5 : the Flash Killer
HyperText Markup Language 5
Depuis 2007, deux organisations, le WHATWG (Web Hypertext Application Technology Working Group) et le W3C, (World Wide Web Consortium) définissent en parallèle les évolutions d’HTML.
Depuis 2012, le WHATWG et le W3C ont décidé d’une séparation :
- Ainsi le WHATWG développe le HTML en tant que “Living Standard” : HTML5 Living Standard ou HTML5 LS.
HTML5 LS est toujours mis à jour et amélioré. De nouvelles fonctionnalités peuvent être ajoutées, mais les anciennes ne peuvent pas être supprimées. Le document WHATWG HTML5 Living Standard a été publié en 2012 et est continuellement mis à jour. - Le W3C a finalisé HTML5 en octobre 2014. Depuis, la dernière version 5.2 recommandée par le W3C date de décembre 2017.
HTML5 : responsable du déclin de Flash Player
Avec l’arrivée d’HTML5, l’utilisation de Flash n’a cessé de décliner : le pourcentage d’utilisateurs quotidiens de Chrome qui ont chargé au moins une page contenant du contenu Flash par jour est passé d’environ 80% en 2014 à moins de 8% début 2018. En effet, les standards moderne du web permettent de réaliser sans plugins tiers certains usages réservés jusqu’alors à Flash.
Banni d’iOS et en fort déclin, Adobe a annoncé le 25 juillet 2017 la fin de Flash d’ici la fin de l’année 2020.
Chrome de son cotés a préparé l’abandon de Flash avec Chrome 87 prévu en décembre 2020. Mais avant cela, les utilisateurs de Chrome passeront par une étape intermédiaire :
- Dans les versions actuelles de Chrome, Flash fonctionne selon une politique de click-to-run (cliquer pour activer).
- A partir de Chrome 76, attendu en juillet 2019, Flash sera désactivé par défaut : les utilisateurs devront activer le plugin dans leurs paramètres avant même d’entrer dans un état click-to-run.
HTML5 vs Flash Player
Les avantages d’HTML5 sur Flash sont :
- HTML5 ne nécessite aucune installation de plugin dans votre navigateur.
- Il est compatible avec tous les terminaux (smartphones, tablettes et ordinateurs) quelques soit leurs systèmes (iOS, Android, Windows, Linux …).
- Il est plus sécurisé notamment grâce à l’adoption d’HTTPS (qu’on vous recommande fortement).
- Et enfin, il est plus léger et nécessite moins de ressources : en terme de web performance il est donc plus rapide à être exécuté.
Même si Adobe fournit avec Adobe Animate CC un outil pour convertir vos contenus Flash en HTML5 via l’élément Canva, l’ère de l’animation Flash se termine bientôt. L’HTML5 et notamment sa version Living Standard, pose un nouveau paradigme plus performant et surtout très évolutif : les arrivées dernières du mode hors-ligne, des notifications web, de l’installation fullscreen au travers des PWA sont là pour le démontrer…
Photo par Aditya Vyas via Unsplash.