Il semblerait que nous sommes à l’ère Web 2.0. Mais le Web court toujours sans se retourner laissant abasourdis derrière lui moult utilisateurs tour à tour enthousiastes et déçus. Que nous prépare le futur des technologies Web ? Bref arrêtons-nous un instant pour faire le point du chemin parcouru et sur les routes à prendre.
Mention commerciale 2.0
Il y a environ 4 ans de cela, apparurent de manière plus affirmée, les navigateurs dits “respectant les standards”. Du coup les développeurs, sous l’impulsion d'”évangélistes” des standards, se sont mis au codage conforme aux normes du W3C. Et ce notamment en séparant le fond de la forme grâce au couple XHTML / CSS.
Dans le même temps les requêtes asynchrones en Javascript de fichier XML sont devenues possibles dans les plus grands navigateurs. On appelle cela l’AJAX.
Bref dans un fourmillement bien agité par l’émergence d’un navigateur alternatif, une tonne d’acronymes peu enclins à laisser le commun des internautes les apprivoiser furent regroupés au sein d’une magnifique appellation pleine d’espoirs financiers : le web 2.0.
Si vous voulez le détail de tout ce qui se revendique du web 2.0 je vous conseil l’article Web 2 de wikipedia assez exhaustif sur le sujet, il me semble.
En illustration
Image extraite du blog de Fred Cavazza
Si on se réfère à ce schéma nous somme aujourd’hui à l’ère des RIA (Rich Internet Applications), qui aujourd’hui considèrent pour acquis un certains nombres de bonnes pratiques : séparer la fond de la forme, fournir un contenu sémantiquement correct, indépendance vis à vis du navigateur, etc… Et pourtant ce mouvement est une sorte de retour aux sources puisqu’il se revendique du W3C créé en 1994, qui dès les premières spécifications défend 7 principes :
- Accès Universel,
- Web Sémantique,
- Confiance,
- Interopérabilité,
- Evolutivité,
- Décentralisation,
- Des Multimédia plus Cool!
Toutefois certaines technologies comme l’AJAX ont débordé le W3C en outrepassant certains bonnes pratiques qui aujourd’hui nuisent à l’accessibilité des contenus.
Entre les recommandations du W3C et leurs applications il existe une marge qui ne dérange qu’une minorité de professionnels avertis et surtout d’internautes à l’accès web réduit de par leurs moyens techniques ou leurs handicaps.
Le défi des RIA : la non-obstrusivité !
Il ne faut pas se le cacher, les magnifiques interfaces “AJAXienne” de google par exemple ne sont pas accessibles sans Javascript, molestant de part ce fait le sacro-saint principe d’accessibilité affirmé par le W3C. Mais là n’est pas le pire. Bien souvent l’utilisation d’AJAX se fait au détriment de l’unicité d’une information, en la séparant en plusieurs morceaux. Le développement en devient très – voir trop – fragmenté.
Entendons-nous bien, l’AJAX peut être sympathique parfois même utile mais il ne doit se faire sans respecter les règles élémentaires comme l’accessibilité et la non-obstrusivité. Pour faire bref, une page (x)HTML doit se suffire à elle-même indépendamment de sa couche graphique (CSS) et de ses comportements (Javascript, AJAX, applet, objet …). La tache est rude mais l’objectif à atteindre est la sérénité des développements et leur pérennité.
Prenons le site artwaï.fr par exemple : les pages fonctionnent avec ou sans javascript et css; et pourtant cela ne nous empêche pas d’utiliser la librairie mootools pour faire le diaporama sur les vignettes de la page “Complices“.
Une factorisation communautaire et libre
Comme pour l’exemple précédent, il est à noter que l’un des gains en termes de développement est l’apparition de librairie Javascript née de géniaux concepteurs d’esprits ouvert et libres. Ces librairies permettent de fournir librement un environnement de développement uniformisé pour les navigateurs les plus répandus, notamment au niveau des connecteurs AJAX.
En utilisant ces librairies, on s’adjoint le suivi des fonctionnalités de base pour la plupart des navigateurs, tant que la communauté reste active. On notera que l’activité d’une communauté dépend beaucoup du nombre des utilisateurs.
On peut en citer 2 : prototype et jquery qui sortent du lot (on notera que mootools est un dérivé de prototype).
Un état des lieux déplorable
Nous avons vu que pratiquement tout peut être standardisé du fond (XHTML) à la forme (CSS) en passant par les méthodes de développement des comportements (librairies Javascript).
Ne nous le cachons pas 80% des sites se fichent royalement des principes du W3C et se limitent bien souvent à leur rendu visuel dans les principaux navigateurs du marché, et ce malgré les différentes législations incitant à leur respect.
Or il nous semble important de préciser que l’accessibilité n’est pas la seule des clefs des standards : la pérennité des développements est, elle aussi, bien souvent sacrifiée sur l’hôtel du Web. Refondre ne se distingue guère de refaire avec les coûts qui s’en suivent…
Un web sur le bureau ?
Si nous reprenons l’illustration ci-dessus. Alors que l’ère des RIA peine à se rationaliser, les widgets et autres RDA (Rich Desktop Applications) pointent déjà leur bout de nez.
Regardons la définition d’un widget selon wikipedia :
En informatique, le mot widget recouvre deux notions distinctes en relation avec les interfaces graphiques (en ce sens, certains pensent que widget est un mot-valise formé des mots window (fenêtre) et gadget, ce qui signifierait donc « gadget de fenêtre »), il peut désigner :
- un élément de base d’une interface graphique (liste déroulante, bouton, etc.) que l’on peut désigner également par le terme calqué de l’anglais contrôle ;
- un petit outil qui permet d’obtenir des informations (météo, actualité, dictionnaire, carte routière, pense-bête (en anglais post-it), traducteur etc.)
(…)
Widgets de bureau
- les widgets Apple, intégrés de façon transparente au système depuis la version Mac OS X 10.4, à travers Dashboard ;
- les « Yahoo! Widgets », disponibles sous Mac OS X et Windows 2000 ou XP grâce au logiciel Konfabulator qui a inspiré les ingénieurs d’Apple, Inc. pour la conception de Dashboard.
- Le Widget Wikipedia (pour Mac OS X 10.4 “Tiger”),
- Google Desktop : l’outil de recherche Google intégré au bureau offre un large panel de widgets
- les widgets Microsoft (appelés gadgets) ont été intégrés de façon transparente au système depuis la version Windows Vista (Windows Sidebar)
Le W3C n’est bien sur pas en reste puisqu’au 9 février dernier, le consortium a sorti la version de travail d’une spécification “Widgets 1.0 Requirements” qui est déjà suivie par Netvibes. Et qu’en est-il d’Apollo d’Adobe (et ex-Macromedia) ?
Bref on commence à parler de fusion entre le navigateur et le bureau. Dans tous les cas, la consultation des informations sur le Web est en train de changer… Le reproche fait au Web 2.0 de leur non vulgarisation ne devrait pas être réédité avec les widgets. Ils cumulent tous les points pour réussir :
- intégrés dans les principaux systèmes d’exploitation (notamment Windows Vista),
- extrêmement ludiques,
- proposant un nouveau modèle de communication
- donc un nouveau modèle économique pour les investisseurs.
Qu’en pense artwaï ?
Aujourd’hui une communication ne peut s’absoudre au passage dans un navigateur. Elle peut donc utiliser les technologies dîtes RIA et de préférences en respectant les principes du W3C. Elle en sera d’ailleurs d’autant plus visible.
Mais surtout les informations contenues dans un tel site Web seront d’autant plus ré-exploitables sous une autre forme. Et pourquoi pas sous forme de widgets ? Car le W3C pense le changement, c’est-à-dire que chaque nouveau langage recommandé est spécifié en partant de l’existant. Donc nous avons tout intérêt à respecter les recommandations du W3C pour profiter de ses évolutions; sans oublier d’écouter les communautés actives qui savent implémenter correctement ses recommandations (notamment en Javascript).
Pour faire bref, la seule recommandation qui reste pour nous incontournable est de suivre le W3C. Mais parfois il faut faire preuve de patience.